Bestseller américain avec pas moins de 55 000 exemplaires écoulés par mois, le Ford F-150 Raptor est un véritable ovni pour notre marché européen, où la tendance pick-up se répand pourtant de plus en plus. Gabarit monstrueux, motorisation ultra-puissante et qualités de franchisseur-né : l’équipe OhMyCar est montée à son bord pour découvrir l’expérience “pick-up limitless”, au sens américain du terme.
Design : opération stéroïdes
Esthétiquement, le Raptor 2017, basé sur l’indestructible plateforme renforcée de l’ancienne génération F-150, incarne le stéréotype du pick-up américain taillé pour franchir n’importe quel obstacle. C’est bien simple : on dirait un (énorme) jouet téléguidé, de 5,86 m de long tout de même, avec sa calandre démesurée estampillée d’un marquage “FORD” qui ne passe pas inaperçu. Un capot rebondi aux ailes bodybuildées, des feux bicolores en crochet, de monstrueux pneus 315/70 R17 et 4 vraies portes avec marchepieds ajourés (marqués “Raptor” bien sûr) intégrés pour notre version d’essai SuperCrew : le pick-up en impose et ne fait aucune concession.
A côté de ce monstre, son cousin Ranger vendu sur notre marché européen semble bien chétif ! Avec un tel pedigree, pas de doute possible, le Raptor a été conçu pour le plaisir quel que soit le terrain. Et ça marche : rien qu’à le voir, une furieuse envie d’escapade off-road nous démange, ne serait-ce que pour voir si ses aptitudes sont à la hauteur de ce que promet son look très agressif …
Intérieur : de l’espace à volonté
L’intérieur est à l’image de l’extérieur, avec un mobilier particulièrement massif : rien que l’accoudoir entre les deux places avant pourrait faire office de siège ! En même temps, sa largeur correspond à celle de l’énorme tunnel central qui passe dessous pour la transmission intégrale. Côté rangements, nous sommes servis : un compartiment géant est dissimulé dans la console. Evidemment, les dimensions XXL du Raptor lui confèrent une habitabilité 3 étoiles. Mais outre l’espace dont on dispose à son bord, un réel effort a été fait sur la qualité perçue, avec une sellerie cuir 3 tons très premium et une planche de bord parée de matériaux souples surpiqués sur le dessus pour les versions les plus chères et robustes pour le reste.
Car bien que l’on ait presque tendance à l’oublier, le baroudeur reste un utilitaire. En effet, si son agencement est chargé, la présentation s’avère moderne avec un écran tactile et une instrumentation digitale qui sont tout à fait à la hauteur d’un standing de véhicule particulier. Les formes sont géométriques, dans un style peu subtil mais musclé, cohérent avec la personnalité virile de ce pick-up de l’extrême.
Equipement : le nécessaire est là
Sur le plan de la dotation, le Raptor n’a rien à envier à un SUV particulier. Outre les équipements spécifiques à sa vocation off-road (transmission intégrale, amortisseurs renforcés à 40 %, pont arrière autobloquant, etc.), rien ne manque côté pratique, confort et multimédia. De série, on retrouve les antibrouillards, les feux automatiques, les rétroviseurs électriques et dégivrants, la climatisation manuelle, le siège conducteur électrique 8 réglages, les vitres électriques et teintées, l’écran tactile 4,2 pouces avec système audio, radio et CD prise jack et USB, Bluetooth, fonction MP3, prise 110 V et même une boussole !
Mais le pick-up ne s’arrête pas là et se dote de toutes les aides à la conduite utiles pour un baroudeur de cette trempe : Stop & Start, radar et caméra de recul, contrôle de descente, régulateur de vitesse et direction assistée.
Si l’essentiel est présent, nous regrettons tout de même quelques équipements basiques en option comme le marchepied de benne, le frein de remorque ou encore le pédalier ajustable. D’autant plus que le Raptor n’est pas donné !
Sur route : invincible
Sous le capot, le mastodonte troque son ancien V8 par un V6 3.5 L de 450 ch et 510 Nm de couple. Sans être aussi présent à l’oreille, il offre tout de même des accélérations vigoureuses qui donnent un caractère sportif étonnant au Raptor sur piste rapide. Mais ce qui impressionne le plus chez ce millésime 2017, c’est la facilité presque déconcertante avec laquelle il s’adapte aux terrains les plus difficiles, franchissant aisément les obstacles les plus ardus avec un confort de berline à bord, notamment grâce à ses suspensions au débattement maximisé et à sa nouvelle boîte automatique à 10 rapports précise et toute en souplesse avec palettes au volant.
Le freinage n’est pas agressif mais c’est précisément le but : sur des sols aussi instables que ceux de notre essai, mieux vaut miser sur ses décélérations franches auxquelles on s’habitue assez vite, une fois passée la première surprise de le voir piquer du nez à cause du pompage des suspensions. Au final, l’atout majeur de ce franchisseur très maniable (notamment grâce à sa carrosserie aluminium qui l’allège de quelques 220 kg) est de pouvoir atteindre des vitesses routières sur des terrains très accidentés sans indisposer les passagers tant les chocs sont absorbés. Il ne bronche pas lorsque nous le poussons à 70 km/h dans des conditions plus que critiques, sur un sol à la fois escarpé et glissant en pente.
Pour réussir de telles prouesses d’adaptation, notre gros baroudeur dispose de 6 modes de conduite. Sur route, 3 peuvent être utilisés : Normal pour le quotidien, Sport pour profiter pleinement de son V6, Weather pour les pistes mouillées. En off-road, 3 autres sont disponibles : Mud/Snow pour la boue et la neige, Baja pour un agrément sportif en tout terrain et Rock Crawl pour le franchissement pur. De quoi s’amuser au volant en toute sécurité !
En revanche, l’écologie en prend un coup au moment de relever la consommation moyenne du colosse : 13,5 L / 100 km.
Le bilan
Bien qu’il ne soit pas commercialisé sur le marché français, le Raptor peut tout de même être homologué pour l’hexagone. S’il est possible de le faire importer en France, cela augmente nettement le montant de la facture, débutant déjà outre-Atlantique à 67 899 dollars pour la version SuperCab (2 portes et cabine allongée), et à 69 899 pour la version SuperCrew (4 portes et cabine complète). D’autre part, cet aventurier est une véritable machine à franchir, mais il peut bien vite se retrouver coincé sur certaines de nos routes qui n’ont pas été conçues pour ce genre de gabarit. Inutile d’envisager la conduite urbaine non plus.
Mais pour les amateurs de sensations fortes, le pick-up vaut le détour et le retour à nos sages baroudeurs européens est un peu triste : ils ont l’air bien fades en comparaison. Evidemment, il s’agit plus d’un véhicule conçu pour l’agrément et la performance que pour un usage au quotidien, surtout compte tenu de son appétit.
On aime
- L’espace et le confort dans l’habitacle
- Son tempérament extrême
- Sa dotation complète et adaptée à une vocation off-road
On aime moins
- L’agencement compliqué de la planche de bord
- Sa consommation
- Ses prix à l’importation